« Where are the adults ? » | Opened |

Un vent glacial soufflait sur le cimetière. Endroit lugubre et sombre, tellement étrange. Personne n'aimait s'y attarder par un tel temps. Le sol étant lisse, les obstacles étant très rares, le vent s'engouffrait parmi les tombes, les esquivait et s'engouffrait dans votre manteau. Qui se serrait aventuré dans un tel endroit ? Surtout après ce qu'il s'était passé ! Non, en 3 ans, une ou deux personnes seulement étaient venues. Les tombes commençaient à se faire envahir par les mauvaises herbes et devenaient sâles. En effet, quel adolescent serait assez bien élevé que pour aller de lui même nettoyer des tombes ? Pourtant, certains l'étaient... Il y avait quelques tombes propres. Il y avait également des traces de passages. Des gens étaient donc venus voir la même chose. Des gens étaient donc venus voir la même chose que moi.

Je marchais lentement, le vent ralentissait ma progression. Mes cheveux volaient dans tous les sens, je baissais la tête. Je ne regardais pas ce qu'il y avait autour de moi. Je savais parfaitement où j'étais et ce que je cherchais ici, sans le trouver. Une vague de nostalgie me submergea, je dus étouffer un sanglot, moi. Jamais je ne me serrais cru capable de ça. Le départ des adultes m'avait autrefois enthousiasmé mais à présent, c'était différent. Ils me manquaient. Tout tournait mal, je le le voyais. Mais que devais-je faire ? Á moi seul, je ne pouvais rebâtir un monde. Les choses sont différentes. Que devais-je faire ? Profiter de la vie ? J'avais essayé mais il restait quand même quelque chose au fond. Je savais le risque que je courrais. Si je dérapais, personne ne me rattraperait, dans tous les sens du terme. Un second sanglot vint me bloquer la gorge à ces pensées. Si j'étais blessé, personne ne m'attendrait à l'hopital. Si des fous se baladaient en ville, aucun policier ne les rattraperait. Si une maison prenait feu, pas un pompier de viendrait. Je pris soudain compte que nous étions tous - sans exeption - voué à une mort proche. C'était impossible de vivre dans ces conditions, déjà les réserves de nourriture baissaient.

Mon regard dévia sur une tombe toute fraîche, un jeune homme du nom de Mike, mort suicidé il y a 3 semaines. Je compris bien vite pourquoi il s'était suicidé. Je ne comprenais pas pourtant qui l'avait enterré. Le monde est si injuste parfois. Je détournai vivement le visage, fermant les yeux jusqu'à en avoir mal.

* Arrête de penser à ça. *